Les corbeaux

LES CORBEAUX


Les corbeaux nus surgissent aux lieux crépusculaires
Les lieux vides au ventre vide à la faim de loup
Ils crient le festin qui approche ouvrent les becs
Le mal, le mal qui nous rassure comme ces vils oiseaux
Ces ténèbres désuètes qu’on filme en noir et blanc

Ils se régalent : que c’est bon de manger, de manger à petits coup de becs
De croasser un air populaire, le plus célèbre à vrai dire : le chant de la mort !
La mort qui nous instruit, nous apprend à croasser, à sourire au crépuscule !
Au calme, au coin des rues, des bois, des champs gris, partout, partout !

Partout passent les corbeaux et se déchire leur dentelle
La plus belle dentelle, la plus féminine, le plus égoïste vêtement de l’amour
L’amour geignard, l’amour perdu, l’amour qui nous enlace
Aux tranchées d’asphalte, aux poteaux téléphoniques au brouillard de barbelé
Leurs mains de mort leurs plumes douillettes leur chant de tortionnaire

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