La philosophie de Camus a tendance à être terne et sans espoir, et manque de vitalité à mon gout. Cela se remarque dès ses premières et dernières oeuvres poétiques, Les noces ou L’été, où déjà le jeune Camus, guetté par la maladie, semble essoufflé, décomposé. Ce manque de vitalisme originel, très solitaire, se comblera ensuite par des romans et des oeuvres conceptuelles. Il n’a pas été comme beaucoup d’auteurs de sa génération, qu’il jalousait surement, un grand vitaliste (ce qui est mon cas aussi un peu hein), et a surement recherché une solution à ce manque de vitalisme et cet abattement dans les idées, qui sont bien sur vaines, car elles ne peuvent rien face à l’état du corps et l’abattement. Je ne partage pas l’idée sur l’absurde de Camus ni ses remèdes. Je suis à la fois plus chaotique et plus ordonné peut être. D’après moi il y a un sens chez Camus qui le dépasse lui-même, et qu’il ne sait vraiment toucher, une libération qui lui manque, un penchant originel à la tristesse.