Le poète et les âne.sses.

Il était une fois un poète, mais il n’y avait que des ânes et des ânesses autour de lui sur la planète. Parfois de très belles femelles, très douées pour la musique, que le poète n’aurait pas su faire. Il se demandait comment elles pouvaient être des ânesses aussi. Des ânesses subtiles se disait il. Etait-ce un sortilège qui avait transformé tout le monde en ânes et en ânesses. C’est bizarre se disait-il, iels m’ont pourtant fait bonne impression et je pensais que c’était moi qui n’était pas à leur niveau ! Je les voyais danser et chanter, je pensais qu’iels étaient libres, je les jalousais presque, mais en fait c’étaient des ânes et des ânesses. Il avait déjà compris depuis quelques temps que tous les mâles étaient des ânes, mais pas encore que les femelles aussi. Il pensait qu’elles étaient supérieures aux mâles. Sa mission fut alors de lever ce sortilège, pour que tout le monde devienne humain. Y avait-il eu une époque, du temps du livre de Daniel par exemple, où il y avait eu des humains comme lui ? Peut-être que s’il accomplissait sa prophétie les ânes et les ânesses prendraient la forme des humains, et qu’un âge d’or surviendrait. Il y aura plutôt que des ânes et des ânesses des hommes et des femmes songeait il. Il y songeait tout le temps. Que ce serait beau… On appellerait cela l’humanité ! Puis, à force de réfléchir, il découvrit l’origine de cette transformation : c’était la jalousie. La jalousie envers lui leur avait fait pousser de longues oreilles à toutes et à tous et braire le long des chemins qu’iels n’aient sa grâce et sa majesté. Iels se pensaient adultes, avait-il remarqué, et lui enfant. C’était les deux mots qu’iels employaient pour justifier leur jalousie. Les adultes seraient des ânes et des ânesses et les poètes gracieux des enfants. Il relu ensuite le livre de Daniel et trouva le contre sortilège. Il fallait leur faire avaler leurs oreilles curieuses ! Il décida alors de se métamorphoser à son tour. En renard ! Une fois devenu renard, il trouva un stratagème. Il se fit passer pour qui il voulait et prit le pouvoir au royaume des ânes et des ânesses. Il leur fit croire n’importe quoi, les manipula tous et explosa de rire tous les soirs. Il réussit à foutre la pagaille dans leur monde et les ânes et ânesses se dévorèrent entre eux.lles ! Iels s’arrachèrent tou.tes les oreilles puis son tour de renard se réalisa. Le monde fut inondé de lumière. Le renard apparut tel qu’il était dans un halo face à toutes et tous, qui prirent alors une apparence humaine. Il se métamorphosa en homme à nouveau. Son tour avait fonctionné. On n’entendit plus jamais un braiment et le poète trouva enfin des semblables.

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