Un entrepreneur voulut sauver l’humanité. C’était un homme grand et musclé, un homme fort et roide. Rapidement, des mannequins et des poétesses crurent en sa parole, et ses résultats économiques furent bons. Le champagne et les berlines allemandes furent sauvées, et l’industrie redémarra. Tous crurent rapidement en lui, les pauvres, et même ceux qui cultivaient la terre. L’homme entrepreneurial ouvrait son torse devant les femmes, mannequines et poétesses, qui le suivaient à l’arrière de sa décapotable, qu’il avait fait construire sur mesure dans une industrie en Allemagne. C’était un sentimental et un entrepreneur solitaire. L’économie du luxe fut relancée, les paysans étaient conquis, et bâtirent les champs du matin au soir pour lui, comme s’il était Maho. Mais derrière le talus du palais présidentiel, un employé subalterne découvrit un jour un drame qui fit tout basculer : trois cadavres d’enfant. L’enquête, qui fut implacable, menée par un juge sévère et anxieux, en décela l’origine et parvint à éclaircir la situation. C’étaient les trois enfants d’un concurrent industriel, qui avait inventé la plus belle des berlines.