Niveler pour assoir sa domination, utiliser le non-sens fédérateur, voilà le principe de la religiosité. En nivelant la masse, on obtient le plaisir de l’un. Cette vaste opération du nivellement de l’âme ne profite pas pour autant à l’une, mais au nivellement en général. C’est un peu une réaction à des temps de luxures, où la luxure doit être consacrée à l’un, et plus au bas peuple. Cette domination prétend toucher le fond de soi, mais elle n’y touche pas vraiment, elle ne touche pas les personnalités, mais une action sur les autres, faite du pur égoïsme. L’originalité de l’égoïsme est qu’il n’atteint jamais soi mais les autres. On est égoïste pour les autres bien souvent, ou bien dans certains cas on est égoïste pour le monde entier, mais pas pour le corps ou la chair de ce monde, non, pardonnez moi, pour son anus. C’est là que réside le fondement de tant de religieux, c’est là, dans les fumées qui s’y échappent, que les parfums du nouveau monde et du jardin d’éden éclosent, et que les moutons viennent brouter paisiblement.