Un homme perdu et à court d’arguments citera toujours un grand auteur, les doigts dans le cul ou bien pire encore tentera de le reformuler. Qu’il soit ainsi depersonnalise et confus n’est pas une chose que j’envie. Avoir un ersatz de cerveau n’est pas une chose enviable. Comprendre un auteur n’est jamais le citer. Assimiler une pensée, comme tout le reste, le monde en poésie par exemple, ne consiste pas à recracher un morceau coincé entre les dents. Recracher ce qui a été mastique est l’arme favorite des perdants, de ceux qui n’ont aucune autonomie dans leur pensée, ceux qui vivent par subsistance, orientés et intéressés. Leur vie entière est une substitution. Ils s’accrochent à ce qu’ils ne peuvent être, ce à quoi ils sont soumis et ne parviendront jamais à maturité. Il n’est pas étonnant que ce petit peuple s’accroche aux jupons d’un dictateur.