La douleur seulement rend les gens attentifs, pour eux le bonheur n’est pas sérieux, il est une petite histoire. La culture de la douleur a bien des paradoxes. Elle est si aplatie qu’elle ne saisit pas son infériorité. Elle ne comprend pas qu’elle est sa propre cause, ni qu’elle ne se résout pas par des idées curatives ou perverses. La culture de la douleur met en avant la douleur, elle écarte le bonheur car il comprend ce danger d’être largement plus ample et subtil que la douleur. Mais la douleur les a le plus conquis, c’est dire si leur bonheur ne tenait pas et était futile, c’est dire s’ils n’y ont pas cru, s’ils ont menti, c’est dire si rien ne tient dans leurs idéaux. Le malheur génère cela de permanent qu’il doit agir en sa faveur, il doit surenchérir sur le malheur, même s’il n’a eu accès à ses formes diverses. La sentimentalité du malheur prend le dessus dans les époques scientistes, car elle réagit à cette même illusion. Le bonheur leur semble terminé et fichu. Pour tout vous dire ils sont morts de peur a l’idée de perdre ce qui les anime, qui est la consécration du scientisme et des bonheurs supplétifs.