C’est probablement la nullité de l’existence qui est compensée par une certaine pornographie. Je ne parle pas forcément du libertinage, mais de la nullité adaptée à la nullité. Or qu’est ce que la perversion sinon une compensation de la nullité ? Le marquis de Sade avait compris une chose que bien peu de gens ont compris et qui agit au niveau de leur peur : c’est que c’est la morale qui les pousse à agir de la sorte. Et c’est là où le marquis de Sade, qui était chaste comme une hermine est génial : il prend plaisir non pas à montrer le vice, mais à détruire sa morale. Car il subvertit les codes de la morale en la deconstruisant dans ses propos philosophiques. Et là seulement il porte atteinte aux culs bénis de la pornographie ou du vice, il domine l’ordre et le fonctionnement de leur pensée. Sa philosophie est jubilatoire en ce sens seulement. Car les culs bénis de la pornographie (ou de la perversion en général) sont des chochottes et des moralistes. Ils ne pensent qu’à l’idée du bien. En retablissant les choses à leur vérité première, le marquis de Sade leur montre qu’ils ne sont rien, qu’ils sont vides et inertes.