Changer le monde est ringard. Aimer le monde tel qu’il est c’est être live, trash et hype. Toute ma vie j’ai aimé le monde tel qu’il est, je ne vois pas pourquoi je me mettrais à vouloir le changer à mon âge. Mon art, ma passion et ma fantaisie viennent de là : du monde tel qu’il est, du monde brut. Les évolutions technologiques l’ont amélioré et l’ont rendu plus accessible, vive la technologie. C’est ce dont tous les anciens rêvaient, et pour preuve, ceux qui l’aiment le plus sont des adeptes de la technologie.
Il y a deux sortes de gens qui veulent changer le monde, les publicitaires et les haineux, les mêmes. Les publicitaires modifient la réalité pour des raisons sordides et financières, ils sont le terreau de ce qui est modifiable et de la falsification. C’est de là que vient tout le mal d’aujourd’hui. La publicité a tué l’espace, la relation au monde, l’amour de la localité, c’est à dire soi, la géographie. La seule chose que je voudrais est d’abolir la publicité, elle a généré tout le mal possible, la haine de l’autre et de l’étranger. Un monde sain est un monde sans publicité. C’est la seule chose qu’il faille détruire, littéralement détruire.
Voilà sinon, j’en reviens à soi et ce qui compte, se passer d’absolument toute publicité et ne cultiver, n’utiliser et ne façonner que le monde qui est inépuisable. La représentation du monde j’entends. Il faut détruire la haine, détruire toute affiliation, aimer que ce qui est aimable. Je dis bien détruire tout ce qui n’est pas supérieur et prolifère, gravite autour de ce qui est pur, comme la publicité. Le reste n’est qu’une étendue aimable et possible. La transformation est agréable pour celui qui a la connaissance de toutes les évolutions, de toutes les transformations, celui qui a gouté aux chairs successives.