L’objectif de 100 % des hommes (non binaires ou pas) sur la planète Terre est d’avoir des relations sexuelles à ma place. 100 % de ce que je suis est une réaction face à cette réalité instinctive et animale. Et là où Florian devient sublime, miraculeux, intense et divin, c’est que cette réaction qu’il a eu l’a rendu encore plus beau, encore plus fort, encore plus désirable. Les tentatives des femmes qui sont revenues à la charge ont fait appel aux instincts les plus lointains et cruels qui soient, n’ayant rien à envier à ceux des hommes, qui tels des bisons ou des yacks dans la période de rut, se fracassent le crane pour départir qui aura la femelle.
Mais la délicatesse de Florian, fleur de lotus dérivant sur l’eau, face aux yacks qui se fracassent le crane, la si subtile poésie de cet ange sexué, de cette merveille ne peut succomber aux charges de haines et de violences de toutes sortes qu’on lui inflige. Le lotus ne peut mourir, même si cela fait 40 ans qu’on le massacre du matin au soir sans lui avoir donné une seule fois dans sa vie ce qu’il mérite – car il mérite tous les honneurs, il est le cosmos, la fleur de lotus du cosmos. Malgré qu’on le massacre du matin au soir. Et vous serez bien curieux de représenter mes propos avec vos propres projections
Malgré qu’on me massacre je tiens le coup et j’engrange des connaissances qui ne sont dues qu’à moi, à ma manière vitale de m’en être sorti pour remédier aux castrations diverses et de toutes sortes que j’ai toujours vécues depuis quatre décennies. Quatre décennies que je bataille contre la castration, je ne dirais pas même pour mes droits (d’ailleurs je n’en ai plus, je ne suis plus même un citoyen Français), quatre décennies que je bataille pour garder ma libido, au sens antique de force vitale. Quatre décennies que je suis seul et aujourd’hui plus que jamais et que j’essaye de me préserver.
Et on vole tout mon savoir, on me vole tous mes acquis, tout ce que je dois à moi, tout ce que j’ai bâti, on le vole, on le trahit, on le dénature, et on ne me donne rien, rien. Quatre décennies que Florian a réussi à s’en sortir. Quatre décennies. J’ai bien peur de mourir, je n’aurais rien eu, on ne m’aura rien donné. Je ne serais pas à vous si vous ne m’avez rien donné, rien que vos manigances et vos profits, vos trahisons et votre haine.