Les gens ne demandent qu’à ce qu’une pensée plate et fermée vienne les secourir. Ils avaient en eux des ouvertures, mais ils préfèrent souvent qu’on les ferme avec du ciment, plutôt qu’on les répare véritablement. C’est le principe de la régression.
Nous dire que la Terre est plate, parce que nous avons ouvert trop de possibles, et servir une pensée étriquée et petite, maladroite et immature. C’est un bon moyen aussi de ne pas éduquer la jeunesse ou lui offrir de possible, c’est un moyen pour la vieillesse d’assurer ses vieux jours.
Elle peut compter sur le poids de son éducation en servant au menu ses points de vu et ses vérités invérifiées. Le monde attend le plus souvent qu’on mette un couvercle sur son horizon. Le progrès a eu une saveur particulière que l’homme diminué par son possible, a plaisir à limiter, car son champ d’action semble trop vaste.
On peut ressortir de la pensée prémâchée du temps où la pensée avait son souverainisme. Il est très amusant de servir ce qui nous manque, en l’ayant dénaturé. Mais le bel alliage est toujours l’affaire du poète, pas de la pensée plate et stupide.