Accepter la différence, s’ouvrir à l’autre, ô combien cela sont des mots en l’air nullement pratiqués. Moins ils sont pratiqués par une personne, plus on y croit. Comment pourrait on croire à un tel discours ? C’est une honte pour l’humanité.
Quand rien de cela n’est pratiqué – la différence est le pouilleux, le malade, le fou, l’estropié – mais que des peureux dans leur bastion les professent, professent leur pensée unique et traquent les dissidents, quand rien ne se pratique mais s’isole seulement… Quand tout cela est bâti, la construction est difficile à démanteler.
Accepter la différence, s’ouvrir à l’autre, qui pratique cela ? Moi pas énormément, et pourtant je parle à toutes sortes de gens, j’en vois de toutes sortes et fais avec, car je connais l’extérieur. Mais ces mots là sont des mots en l’air si souvent.
Ces mots là désirent un nivellement, un aplanissement, une uniformatisation. On accepte la différence à condition qu’elle entre dans un processus d’égalisation, lentement, progressivement. Je pense que ces discours désirent tous la même chose face à la peur : qu’on obéisse, qu’on nous ressemble, qu’on soit les mêmes.