Le Narcisse du mythe et le narcisse pathologique.

Dans le mythe de Narcisse, Narcisse s’aime mais il a peur de parler aux femmes. Il se regarde et y voit beaucoup de mondes mais ce n’est pas là de l’orgueil et vous voyez que sa peur dénote une sincérité et une croyance dans l’amour et la beauté, certes orientées vers soi et n’aimant pas beaucoup le partage. Cette nature est clairement délimitée.

Mais celui qui est narcissique au sens psychopathologique ne s’aime pas en vérité, et il sait qu’il aura beaucoup de mal à y arriver : il désire alors que ce soient les autres qui l’aiment, et ce désir est insatiable. On doit le trouver merveilleux et unique, mais il n’a pas vraiment le caractère du Narcisse du mythe. Et pour ce qui concerne une peur d’aller vers l’autre, la femme surtout, on voit bien que c’est tout l’inverse encore une fois. Car il saisira la moindre occasion pour passer à l’acte, le moindre collier de nouilles. Il n’a aucune peur d’entrer en contact avec pas grand chose, il n’a rien à perdre de ce qu’il est car il n’est pas grand chose. Il grossit alors le trait.

Plutôt que de contempler et privilégier la grâce à tout prix comme dans le mythe de Narcisse, il bataille en sens inverse, il veut se faire reconnaitre à tout prix, il veut qu’on l’encense pour ce qu’il n’est pas ou plus lorsque le Narcisse du mythe a peur de tout perdre et c’est ce qui compte le plus pour lui.

Le narcissisme n’est donc pas toujours ce que l’on croit. Je suis très narcissique je le reconnais mais je pourrai mourir de peur de perdre ce que je suis (même si je fais des progrès et ne suis pas sollicité). Je peux même être toxique en raison de la violence qui est en moi, violence que je ne m’amuse pas à projeter sur l’autre. Je ne sais pas si le Narcisse du mythe était comme cela aussi mais je crois que ce qui s’accumule peut faire peur, ou se pencher près des rivières.

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