Quand Charlotte dort

Des pics-verts brisent la glace
Et des élans dominent la vallée
Des rouges à lèvres s’endorment

Des vautours tournent la ronde
Des amérindiens se déguisent
Des beautés se transforment

Des saoulards rentrent chez eux
Des mains tiennent des outils
Des oiseaux de nuit disparaissent

Des ancolies prennent l’air
Des devoirs trainent au sol
Des vipères lèchent des membres

Des scorpions se font déguster
Par des renards des sables mignons
Des aborigènes dorment aussi

Des mers roulent, des forêts
Puisent des rayons solaires
Des chats lèchent leur derrière

Des tempêtes se forment
Des lisières s’oublient
Des rats pissent dans des hangars

Des chants géorgiens résonnent
Des tapisseries sont immobiles
Des ouvriers mangent un sandwich

Des requins dorment à cette heure
Des poissons frétillent
Les pêcheurs font le métier le plus difficile

Des patrons donnent des ordres
Des automobilistes se vengent
Des bourgeois jouent les durs

Des scolopendres circulent
Des quartiers difficiles s’animent
Des cités radieuses s’épanouissent

Quant à moi je suis subjugué
Par ces antennes irréelles
Quand je te vois dormir

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