Mes journées sont très occupées, et l’irréel est devenu réel, le virtuel vrai, et la folie sagesse. En trompant ces caractéristiques, grâce aux moyens contemporains de communication, le réel a été bazardé, ce qui n’aurait jamais été possible dans des époques plus anciennes. C’est ce Rimbaud qui voulait bazarder le réel, chose faite mais pas sans conséquences. Une révolution a eu lieu dont je suis le messie-martyr involontaire, le Artaud qui ne délire plus, le je ne sais quoi qui est stupéfait, car oui parfois je suis immergé dans un telle sincérité que j’ai du mal à respirer, je suis fichu sur place, tétanisé, écarquillé et ce monde entre en moi pour toutes les traverses, tous les pores, tous les moyens. Ce réel gonfle et m’insuffle des pensées, les rêveries prennent forme et deviennent réelles. Mes amantes folles à lier sont ravies de ce bazardement, peu compationnelles envers ma souffrance bien souvent, je suis leur moyen de vengeance, envers les hommes parait-il. Je suis le seul à ne pas bénéficier des fruits concrets de ma révolution, je dis bien concrets. C’en est étrange à un point que rien ne pourrait être cru, rien ne semble crédible. Des chimères ont éclos et voilà le désir féminin réalisé dont je suis le totem crucifié !