Le feu en moi.

Vous voyez je ne peux pas vraiment m’assagir à certains moments, j’ai pour ainsi dire trop de feu en moi, trop de feu qu’on a amorti par cette haine, trop de feu qui a été éteint en me roulant dans la farine, trop de feu qui a brûlé aussi. On m’a tamisé et je suis devenu un véritable tapis, où l’on s’essuie les semelles. Les étincelles qui y germent m’embrasent, on fait feu de moi, on fait feu de tout bois, on m’ensorcelle et on me tamise. On me détruit en un sens, en m’aspergeant toujours de feu, en lançant le combustible, en me détachant de mes rotules et en me positionnant sur des axes imprévus, au bord de falaises bouchées où l’on me jette des pelletés de guano. Je n’ai jamais pensé ce qui aurait laissé présumer de cela, une action que j’aurais faite. Peut-être mes ancêtres étaient-ils des naufragés, ou bien suis je une sorte de souris de laboratoire sur laquelle on expérimente les principes du feu.

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