Evoluer dans un monde imaginaire par nécessité et incapacité à vivre dans le réel concret, non pas d’ailleurs parce qu’on en est incapable – bien au contraire – mais parce qu’on en est empêché, est une excellente solution que certains grands auteurs aussi ont expérimenté et qu’on ne comprend parfaitement qu’à ce prix. Le monde imaginaire, avec des interlocuteurs imaginaires, est d’une fluidité parfaite, d’une grande perfection en général. Et cela est parfaitement possible et sain. Bien plus fluide encore qu’une soirée d’osmose entre amis intelligents alcoolisés. Tout est rendu réel et la vigilance est à son comble. C’est une chose qui ne peut absolument pas se travestir sous peine de perde ce monde-là, réel en quelque sorte mais à un autre niveau, et étant plus proche d’un comble civilisationnel que d’une perception animale en un sens.


Si la personne utilise ce moyen là comme un intermédiaire et un simple possible, alors elle n’aura fait que s’exercer comme un acteur à une ou des relations réelles et s’en sortira vainqueur. Elle aura fui la douleur tout en s’exerçant à des bonheurs futurs concrets.


Voilà pour le beau tableau de la chose. Il n’en reste pas moins que cette personne est nécessairement fragile et ne va pas se transformer en autre chose que ce qu’elle est.


C’est en cela que ma situation est inédite et jouissive même si elle a flanché sur certains points, ce qui devait arriver.


A suivre

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