Il y a une différence entre vivre une émotion, légitimement, et reproduire une émotion, quand bien même on serait ou paraitrait investi, mais qui n’est en rien légitime, c’est à dire qu’elle est construite indépendamment de tout sens apparent, mais dans une intention nuisible, et que pourtant le cerveau de l’autre lit et analyse normalement, et s’y laisse prendre, à part pour un oeil extrêmement averti.
Ces émotions sont fausses, à tout moment réversibles, capturées au cinéma ou sur des plateaux de télévision, et reproduites à des fin intéressées, sans émotion pourrait-on dire, à moins que le manipulateur se manipule lui-même, tout comme il sait se détruire parce qu’il est détruit, il sait à tout moment agir parce qu’il n’est rien, il ment tout le temps parce que sa vérité n’est pas communicable, pas parce qu’il est sensible, mais pace qu’il n’est rien.
Or la pitié par exemple, est un sentiment naturel et positif, et il faut en avoir au prix de ne pas être déshumanisé, et quand on joue sur la pitié, on obtient forcément ce que l’on désire, car on ne peut pas ne pas obtenir d’une personne sensible ce qu’elle est : à savoir quelqu’un de bon et de fragile, bien intentionné. Et ainsi on l’obtient, tout comme on peut obtenir une audience – mais on l’obtient rarement à des échelles massives, aujourd’hui.
(Un manipulateur pourra tout aussi bien reproduire ce texte à des fins intéressées, y compris cette parenthèse, y compris cette remarque, etc, c’est un jeu infini. Seul l’oeil sait voir)
(Bien sûr il ne peut pas y avoir que du mal dans une personne et on trouvera toujours des sentiments louables et sincères quelque part. Mais quand il sont noyés dans une masse de mauvaises intentions, qui ne disparaitra jamais, la partie doit être abandonnée)