La Rapace (Spilliaert)

C’est toi celui qui as bouffé ma chimère
Dans l’angle de ce visage bouffi et teigneux
Dissimulant quelques âpres mélancolies
Toi qui as aspiré mes clairières et mes vies

Mais ce ponton circulaire m’est connu
Tu me l’a pris pour faire un domaine où les vagues
Ne se jettent pus sur les barrières de corail
Mais sur la morte ossature de tes idées noires

J’ai pourtant encore ce poids qui est tien
Comme les œuvres monstrueuses. Je suis heureux
De ne deviser qu’avec les nuages et la belle lumière
Sans me perdre parmi vos affreuses ornières

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