ELEMENTS
Sodomie, terre ferme
Où tout recommence dans les grains rayons
Dans les bois pourris et les souches
Où l’on entre avec effort et satiété
Dans un reposoir ferme et élancé
Vaginale, eau de bain et mer supérieure
Grand terrain où l’eau de toujours
Donne vie et crée les liens
Les espaces et les gens
La nativité et les biens
Fellation, pouvoir de l’air
Grand savoir de ce qui est purement spirituel
De l’imagination et de ce qui le plus subtil
Est un pistil difficile à saisir
Une chose volatile, comme
Les ailes du colibri
Désir, seul feu qui alimente
Toutes les fonctions du corps
La raison et le sens de ce qui brule
Apporte le printemps et le renouveau
Unique liant qui sans sa flamme
Est le désert où rien ne vit
SANS TITRE
Pourquoi tu me fais ça
Si j’ai raté ma vocation amoureuse pour toi
Quand tout s’enlace pourtant
Et se déprend du poids des villes
Si j’ai perdu ce qui unissait avant
Les toitures et les mats
Et que je ne garde que le rêve
De ces forêts diluviennes
D’une terre où je prends chaque grain
Pour en faire ce monde échevelé
Où tu m’appartiens
Mais pas plus encore que dans cette réalité
Où je n’obtiens rien
Seulement une manière élaguée
De tromper le destin
Avec des nuées et des arbres
Plein de sève sexuelle
Tremblante
SANS TITRE
Les belles filles sont toutes très sales
C’est souvent leur mère qui vient faire le ménage
Elles salissent tout et ne veulent rien faire
Elles se laissent choir dans la saleté
Et ne veulent faire l’effort de l’enlever
Elles disparaissent pendant qu’on fait le ménage
Et reviennent salir leur appartement
Cela se voit aussi dans le désir
Qu’elles aiment la saleté
Elles aiment les hommes, qui bien que plus propres
Ont un caractère plus sale parait-il
Que ces jeunes rêveuses
Donc elles sont doublement sales
Et elles aiment cela
Tout en se plaignant sans cesse
De ne pas avoir assez de droits
Elles veulent tous les pouvoirs et les privilèges !
CLEA
Cléa oui, mère sexuelle
Qu’on ne vienne déranger mon désir
Je t’abroge de ta royauté
Et ne veux qu’être le long de toi
Ce qui me raviverait, ce qui égayerait
Le seul désir et la première vacance
D’être éligible en toi, pour toujours
Sœur intangible de mes rêves
Prêtresse de mes désirs
Maitresse absolue de ma chair
Cléa l’oliveraie suprême
Qui m’égrène et ton sérieux et ton paraitre
Et ton sourire et l‘humour
De tes humeurs vacillantes
La grandeur de ton timbre
Et parfois la foudre de tes yeux
Nous réaliserons la faune et la flore
De nos âmes en dépêche qui couvrent la facilité
La façon que j’ai de t’aimer
Et désirer les entrailles et les entraves
De la joyeuseté de ton être
Couleuvre, lionne, façon
D’être à jamais heureux