PONCIF II

Je prends la même route de maquis
Lacet qui serpente sur des dunes de vertèbres fleuries
Des dunes qui semblent recevoir des lèvres mais
Ce sont pourtant comme carcasses d’épines
Déferlantes couronnes de christ
Le rayon du soir leur donne cet aspect de ruches
Lestées de miel et de duvets
Le rayon les couve de ses milliards d’atomes
Les dunes croissent à mesure que le tableau de bord bouge
Les dunes croissent mais restent inchangées

PONCIF III

Le rayon qui fraye est un désert, lancinant
Désert qui mange les océans
Le champ spectral de l’œil, champ rectangulaire
Champ de blé ou de paille
L’extension du rayon, de l’épi, du grain de terre
Tortueuse vertèbre, chainon d’un squelette
Réduit au fondement du rayon
Tortueuse plaine confinée dans un rectangle
Insidieuse plaine comme rentrée, intériorisée
Champ, rayon, plaine mangent les terres

PONCIF IV

Voix crépusculaires dans le grain de bitume
Voix roulées dans l’asphalte, dans le lait de juillet
Le lait de brume, lait caillé de l’algue qui,
Comme marbre échoué sur le lit obséquieux
Le lit de juillet, se fond au ciment de l’été, aux
Voix fichées dans l’air, au cerveau de juillet
Voix, qui comme caillot apporte la mort
Mènent la vie dans le sang finissant de juillet

Ajouter un commentaire

Votre email n'est jamais partagé. Les champs obligatoires sont notés : *

*
*