MELANCOLIE, LOUXOR

Je pense pouvoir expliquer une certaine dualité ainsi : il y aurait, dans ce que j’ai mis en place, une mélancolie double, d’acception positive et négative. L’une serait l’écume et l’autre les fonds. Les deux indissociables, on peut ainsi dire qu’aucune n’a le caractère d’un absolu, l’une étant parfaitement l’illusion de l’autre, sa pâture.
Les plus belles choses, souvent, ont un penchant vers la mort, le vieillissement – corps et environnement. Je ne dirais pas que les deux qualités dont je parle s’atténuent, je dirais qu’elles se détruisent et se régénèrent par le jeu de leur apparition et de leur disparition. On pourrait parler d’une montagne russe ou d’un quelconque manège, pareillement de la mélancolie des foires qui a souvent été traitée.

Les modes musicales sont très bien placées pour cultiver ces écarts de perceptions, ces distorsions d’autant plus aigues que des années nous séparent d’elles, et qu’on les a vécues jeune ou enfant. Quand je passe la nuit par la ligne 2 devant le Louxor, je perçois très bien le mélange qui s’opère. Il y a d’abord un temps perdu impossible à retrouver, et deuxièmement une possibilité de réaliser ce temps lui même basé sur l’illusion perceptive d’un temps ancien.
Bien que ces distorsions n’entrent que peu en jeu dans la réalité festive du Louxor, elles sont pourtant l’un de ses attributs cachés. A l’époque de son apogée, il fixait déjà des rêves et des écarts, des années après ils n’ont fait que se creuser.

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