L’attente (Spilliaert)

Il n’y a rien qui viendra ; rien qui apparaitra
Seulement ce soleil factice sans ombre et seulement les rayons
Plus noirs encore que ton cœur de madone triste
Plus noirs et graves que les éclairages et les cités absentes

Seul le ponton persiste et seul rêve le reste de la ville
Endormie pour toujours dans la ténacité de cette bourgeoisie
Morte et néante parmi le visage de la sévérité ; j’ai perdu aussi
La mesure qui faisait que les soleils avaient des stries

Jaunes et oranges comme il semblait dans le temps
D’une autre cité factice et d’une saison impériale
Qui n’avait rien de dénué et froid ; comme les solstices
Comme les saisons sont maniérées et réglées par ce froid

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