VERS

C’est du suicide je te dis
Tu vas quand même pas croire que j’ai fait ça pour rien
Que j’ai tancé tous les espaces pour n’arriver à rien
Qu’une petite psychose dépressive
C’est quand même moi qui ai tout arrangé
Je suis devenu le pilier de ce monde
Je suis devenu la chair algale
Et maintenant par suite de je ne sais quel sortilège
Je devrais trimer dans ces pertes de soi
Je devrais manger des aliments sans gout
Des vers de terre et ces geckos instables
Des vers de poésie et des vases vides
Sans une goutte pour étancher sa soif

J’aurais fait cela pour rien
Je me serais suicidé vendu à la plus haute des pertes
Sur la plus haute des tours j’aurais bu du salpêtre
Je l’aurais mélangé au soufre de ma bouche
Et j’aurais implosé comme un anachorète
On se fout bien de moi, on s’est payé ma tête
Je vais pleurer la rage et n’être que boule au soleil
Dans la chaleur de je ne supporterais rien de matériel
Car une page si fine m’a touché si bien
Que j’ai concrétisé mes rêves

Mais les rêves concrétisés contrairement à ce que l’on pense
Ne sont toujours pas réels, ils sont un amas
Qui existe bel et bien mais qui ne sert pas
A se mouvoir sur les routes et les chemins
Ils sont encore à l’état embryonnaire
Et ne murissent jamais

Ils sont encore des laps de temps éphémères
Et grandissent seulement du mauvais côté
Je vois la porte et la déferlante parfois
Je vois l’écume qui a une odeur
D’autres fois je ne pense
Et suis l’animal qui se dore au soleil
Parfois la confiture est tellement forte
Qu’elle me monte au nez

Ajouter un commentaire

Votre email n'est jamais partagé. Les champs obligatoires sont notés : *

*
*