Les rives du Bosphore
Combien de bateaux vais-je encore devoir déchiffrer
Avec le scalpel de l’œil voyez-vous avec ce qui
Dénombre la grandeur de ce qui passe
Et la majesté des moteurs qui roucoulent
Dans les avenues où la tristesse et la joie se mêlent
L’eau des étendues amène à des souffles de villes
Et des cohésions de personnes qui ne souffrent
D’être détaché de leur port et leur mer
Des hommes s’emballent dans les caisses vides
Et des clapotis viennent figurer d’autres régions
Que la seule limpide où l’on baigne
Je ne sais pas combien de temps ma tristesse
Gardera la lueur qui m’éprend, qu’elle m’éprenne
Cette tendre confection de l’être et ce magique moment
Où rester file comme les lueurs des vaguelettes
Et tremper son esprit dans les eaux et les pierres aiguise
Les manches de cette journée qui n’est plus en moi
Mais un débarcadère et je voudrais pourtant ne plus être
Garder la tristesse dissoute dont les relents
Sont les havres cannabiques du continent
Les boyaux de la mer se lisent comme des livres
Les pages succulentes de femmes et de mal aimés
Qui les suivent et touchent et pleurent tout en restant
Dans la grasse comédie de l’instant
Oui rester si longtemps