SOUS LE SIGNE DE LA TRISTESSE
Je vais être triste à tes égards
Comme une carpe dans les eaux
Comme une bulle dans les vaisseaux
Triste comme le glaive meurt de ses meurtrissures
Pourfend le lendemain des grèves
Je vais être triste pour que tu saignes
Et reconnaisses ma maladie qui t’assiège
Je vais mourir comme meurent le soir
La nuit dans les vaisseaux et les crinières
Le butoir où se choquent les affres humaines
Toujours suffocantes, espérer que viennent
Les squelettes de la mue du serpent
Dans tes bras de jeune amante
Je vais tancer la planète où tu vis
LES BORDS DE MARNE
Je suis un exilé de la Marne
Où je buvais les eaux qui prennent
La tournure d’un vin tourné
Exilé des grands espaces
Où se couvrent l’armature des fers
Et des coques des bateaux
Exilé du fil de l’errance
Dans des étangs prospères
J’imagine des queues de comètes
Venir dans les trains suivants
Exilé de la fatigue amère
Cri de parasite et cri de chimère
Dans le vent qui renouvelle le temps
Être impérieusement ausculté par une tête
Dans l’embrasure d’une fenêtre