APRES L’AVENUE
Les platanes vont grossissant. J’approche par les routes de nuit, de nuits devrais-je dire, car il y en a plusieurs, autant que de réverbères peuvent éclairer une ruelle. Celle-ci me traverse comme une coulisse. C’est un théâtre que j’aborde, un route jalouse. Une impasse dira-ton.
Les arbres en bordure, des platanes figés comme vases bossus, essoufflant leur tronc mutique. Le vent s’engouffre, stupide, fait front à ces murs vivants jusqu’au pourrissement de leurs tanières. Un nid d’insectes bourdonne. Les feuilles rient sec à l’indifférence de la nuit.
Les nerfs m’emportent et le noir s’amasse
Crisse le frein d’un ciel mécanisé
Les grains de pollen, des impuretés blanches piètres flocons
Salis résonnent dans l’espace que l’ennui leur cède
La nuit ironique est un monde connu, les choses, les platanes
Le monde les bouffe dans son silence.
Je vais dormir dans la case qui me sépare du reste
Etiolée, voilée de bibelots ridicules, de bois coupé
Le séjour familier, moins obscur que la nuit et son mensonge
Au-dehors comme un trou. Le séjour est une surface calme
L’étendue incolore me susurre des mots, enfin.
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