Mon ami
Mon ami n’est plus il est parti
Les hauts-le-colibri aussi ont disparu
Ils sont dans la cellule et la géhenne
Ils sont dans les limbes du paradis
Je ne sais plus ce que je dis
Dans la fumée du partir
Les médicaments sont des béquilles
Qui sillonnent les paradis
Je ne sais plus où sont les mangeoires
Et je crois que les plaines céréalières
Sont réelles dans la nature cérébrale
Je crois que les esprits sont des alvéoles
Et des fantômes notoires
De chair et d’algues
Mon ami je ne sais plus
Si la grande cathédrale de Dresde
Est aussi imposante que sa figure
Sur une toile agreste
La cathédrale est enfouie dans le murmure
Et une image plane
Pleine des synesthésies du futur
LA CATHEDRALE DE DRESDE
Le vent de Dresde s’enfuit
La plaine de mystère s’ennuie
La seule artificialité de la nature
Le germe des esprits dans le vent
Subsistent par des déconfitures
Et des fiançailles avenantes
Mon ami sais-tu que je perçois
Combien l’envergure du futur est logée
Dans ce petit brin de roche noire et usée
Et comme les peintures valorisent
Les émois qui sont dans les voilures
Je ne vois que la synthèse successive
Comme du sucre sur des desserts
Comme des peintures altières
Dans les vents des cathédrales enfuies
Dans le temps spectral de la mémoire
Dans les allées perdues du talus
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