Ce qui se produisit

CE QUI SE PRODUISIT

 

tous m’accompagnent les fibres d’une pensée évanouie le ciel
semble angoissé un brin de lessive blanchit
ses coins, apporte un espoir ou le suicide

images et rêve : imagination ; images et sens : psyché
fluidité, abstraction : sincérité du poète

tout le piquant tout semble beau la lessive
l’immense lessive, obtient l’âme il est temps
d’employer, de faire apparaître l’âme

je désire tous ses habits

je tiens un cygne du ciel ce qui s’apprête
mais se tait dans un vacarme d’insectes c’est une chaîne
de monts élevés, découpés

l’espace d’une solitude
s’en tient à l’image visqueuse d’un nerf
des bouquets d’aiguilles s’approchent

l’espace est vide

feuillages en broche l’entière verdure
les myriades de pins s’ennuient
la vitalité du sol d’asphalte

l’isolement

la rugosité du sol est un silence
une odeur de carbone se supplée à celle

azur de l’industrie, copeaux et graisse : dégueulis
sur la route des névrosés

j’ai tué le cordon tué les parents
me reste le délire et l’oubli me reste
cette même chose

j’ai vécu épanoui, un soleil d’enfant quelque chose
va se faire dans ce soleil un noir sillon
une vigne ou un avion qui pique le vin
ou la mort

la réflexion fait un mal de chien tout n’est pas aussi clair
tant que le rayon

il faut me voir mais il n’y a
qu’un mutisme peut-être un marcheur
s’est troublé face à ce silence

j’entends enfin une voix ordinaire
c’est un restaurateur on n’a rien vu

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