Poésies de l'un des plus grands Français de l'Histoire.

Parmi l’absence totale de conseils et de propos pertinents que j’ai reçu de mon père-je ne parle même pas du reste-, je m’en souviens d’un.
Je ne sais pas pourquoi il m’avait dit ça soudainement, mais il m’a dit que pour trouver l’amour il fallait regarder en bas puis en haut. Je vous assure que c’est vrai. Je m’inquiétais tout d’abord pour sa santé mentale comme toute personne l’aurait fait puis je pensais que c’était peut-être une manière de remédier à son complexe de petite taille.
Voici l’enseignement que j’ai reçu de lui ces cinq dernières années, regarder en bas puis en haut. J’avais quand même fait des efforts pour lui donner des informations spirituelles que je soupçonne qu’il me pille. Vérifiez bien de votre côté s’il ne dévalise pas ma pensée.

Je voulais des grands espaces. Mais je ne peux que me faire driver je vous l’ai dit. Je n’ai pas le permis de conduire. Je ne pouvais pas prendre le maquis, simplement partir et revenir.

J’ai vécu les grands espaces, on me les a pris. Je suis maintenant dans ma cellule, et je pars quelque fois, rejoindre des grands espaces.

Comment une telle chose que ma situation eut pu être pensable ? Qui aurait pensé cela ? Quel homme de bon sens vous répondra ? Imaginez vous.

Bien avant de dire qu’on m’a violé, je disais spontanément qu’on m’avait volé. Je disais souvent à mon voisin de chambre dans un institut psychiatrique : on m’a volé, on a volé mon corps.

Il y en a eu beaucoup.

L’une des premières choses que j’ai ressenti et qui m’est venue à l’esprit avec lui est la chose suivante : l’angoisse. Une angoisse-terreur. C’est l’une des toutes premières et uniques choses : une angoisse-terreur et un sentiment de fièvre.

Tout simplement.

On pourrait dire qu’il n’y a qu’un seul mal social : ce sont les opinions politiques ! Ah les opinions politiques, qui divisent et jamais ne rassemblent, qui par définition liguent les uns contre les autres. Ah les opinions politiques, qui par définition ne rassemblent pas ! Les dogmes, les moines, les opinions politiques ! Regardez bien ce qu’il y à derrière, et bouchez vous le nez.

Comme ils sont beaux ces programmes, ces belles oppositions, regardez bien les conséquences, regardez bien où mène l’opinion politique. Mais d’ailleurs, pourquoi la politique ? Ah ça ! Parce que ça commençait à puer dans les grandes villes, parce qu’il fallait un service d’hygiène pour tous, parce qu’on commençait à régler ses comptes. La civilisation !

Regardez bien les conséquences, dites si à chaque fois il n’était pas question d’une opinion politique, sur laquelle on se ramassasse, comme la gueule d’un chien sur un bout de bois, et comme on bande devant la voiture et la potiche de son voisin, et vote selon, comme on invente des histoires sur la culture.

Ah les opinions politiques ! L’homme est un animal politique ? Ou n’est-ce pas un pléonasme ?

Ma vie peuplées d’immenses bonheurs, purs et gratuits, sublimes et élevés (la dernière couche de peinture) a été ponctuée d’anéantissements, d’où l’un des surnoms que je me suis attribué : Shoah (anéantissement en hébreux), voilà le sens du choix de ce prénom bien trouvé. Sachez qu’il est bien trouvé, et juste.

Beaucoup ne veulent pas voir l’évidence, et n’en démordent pas, comme un chien sur un bout de bois. Mais arrêtons nous là. Passons à la légèreté et à de belles œuvres qui me consacrées ! Oublions tout ? Comment ça est-ce possible ? La question que je me pose le plus est la suivante : à quoi sert-il donc que des œuvres me soient adressées, puisque je prendrais plus de plaisir à les consulter pour elles-mêmes que sachant qu’elles me sont adressées, au vu de ma situation ?

Enfin je fais de belles découvertes, et puis je lis les paroles qui sont parfois très surprenantes…

Malgré toute la bonne volonté qui est la mienne, toute l’assurance, tout le peu que je demande, je suis descendu dans l’horreur en lisant quelque chose ce matin. Comment voulez-vous que je puisse tout laisser passer, comment voulez-vous ? Que faites-vous de moi ? J’attends ma redevance ou bien de relancer la justice, mais je ne sais pas si je tiendrais.

C’est invraisemblable. qui aurait pu prévoir une chose pareille ? Le cosmos ne s’y attendait pas, le cosmos déraille. Une telle persécution, une telle injustice pour le fils d’une mère qui n’a de cesse de dire qu’elle n’aime pas l’injustice et qui n’en a rien à foutre de ma situation !

C’est un jeu pour vous de voir l’injustice, un jeu plaisant, un jeu charmant, que de jubiler de l’injustice. L’injustice vous plait, vous comble, vous rend heureux, vous les progressistes, vous les prétendants d’un monde juste, rien ne vous plait tant que l’injustice. Et bien moins souvent chez des personnes de droite j’ai remarqué. Décidément je remets les choses à leur place, je rétablis beaucoup de vérités.

Et j’ajoute le gentil Florian qui n’a pas une once de gène de meneur en lui, ni dans ses capacités, ni dans l’horreur que cela lui suggère, qui n’a jamais rien organisé de commun dans sa vie mais aime se laisser driver par les autres. Quelle drôle de situation.

Iels ont tous pris la place des êtres hybrides de mon royaume imaginaire. C’est lui qui vous a capturé, car il a défié le réel, et par je ne sais quel processus, il s’est réalisé, il a rendu cette réalité vraie comme dans un film hollywoodien. Il était si beau qu’un dieu ou une déesse a voulu le réaliser, et que des démon jaloux assiègent.

Et certains n’osent peut-être y croire que la panoplie de mes rêves a envahi le monde entier. Et chacun, chaque marionnette plus ou moins haut ou bas placée dans le monde, même des stars du siècle passé, est assujetti à cet ordre de mes petits rêves que j’ai toujours eus. J’ai défié le réel !

C’est à moi que doivent revenir les mérites, alors aidez-moi bordel (enfin vous savez ce que je veux dire, je ne voudrais jamais dire que les belles oeuvres de certains me laissent indifférent, mais au sujet des belles oeuvres, c’est toujours la belle oeuvre en soi avant l’adresse qui compte le plus, je prends modestement plus de plaisir à apprécier une oeuvre en soi que dirons nous son adresse (à part les deux premiers mois, ah les deux premiers mois…), si c’était votre cas vous le comprendriez aussi).

Le gentil que je suis est forcé d’être méchant. Le gentil que je suis, l’immense gentillesse de Florian, dévoué, attentionné, alerte envers les autres et l’injustice, désireux de les aider, recherchant un équilibre avec ses interlocuteurs réels. Le gentil Florian baisé jusqu’au bout pour je ne sais quelle singulière raison ou instance supérieure.

Le gentil Florian qui aime par dessus tout : la discrétion, l’éloignement de la sphère publique. Le gentil Florian qui a horreur de s’étaler sur lui, qui n’y voit aucun intérêt, mais qui préfère se consacrer à l’autre pour son édification personnelle (avec un léger complexe de supériorité j’avoue). Voilà la situation inversée.

Le gentil Florian, qui en a vu de toutes les couleurs, est poussé bien souvent à ne pas être soi et parler contre sa volonté mais n’y pouvant rien du fait de sa situation. Mais Florian a des ressources et restera gentil malgré tout ce que certains lui font subir.

Le gentil Florian qui ne demandait pas grand chose, et un lit pour pouvoir rêvasser de temps à autre.