Poésies de l'un des plus grands Français de l'Histoire.

Le grand drame c’est que le cerveau humain ne comprend rien au réel, mais qu’il traite les informations avec ses capacités, et qu’elles ne sont pas grand-chose. Mais il est très doué pour fonctionner de manière autonome et pour mentir sur ce qu’il perçoit et je ne parle même pas des menteurs !

Voilà pourquoi il est malaisant pour certains de s’adonner à la science, et pourquoi d’autres qui n’ont aucune ambition la tolèrent. L’immense chaos dont nous informe la science, c’est ce qui provoque une panique chez les platoniciens, ceux qui pensent qu’il y a une unité supérieure en amont, et que la science démolit chaque jour un peu plus.

Le gand chaos donc, totalement incompréhensible, que les fous semblent comprendre un peu plus, et les humains s’en éloigner paradoxalement à mesure que la science progresse et qu’ils baissent les bras, à moins qu’ils en déduisent qu’ils ne valent rien, ou que d’autres en concluent arbitrairement de drôles d’idées, voilà vers où on va.

On va se faire sauter la tête.

C’est une longue tirade que j’adresse à l’ennui. Une longue tirade d’ennui. Je bâtis des féeries avec des longs guichets d’ennui. Veux-tu le débarcadère, veux-tu le séjour éternel de l’ennui ?

Échoué sur les griffes, balbutié sur les lèvres, vas-tu découvrir que l’huis de l’ennui est la chose que tu désires, pauvre femme progressiste, comme est ce que désire tout progrès. Tout progrès mène à l’ennui, tout progrès mène au dimanche, disait le poète Florian.

Te souviens tu de ce singulier poète, cet enfant merveilleux et ennuyeux, te souviens-tu de Florian, le grand poète ? Cet enfant rieur, échoué sur des rives étranges, cet enfant, pourquoi vivait il et qu’avait il à nous dire ?

Oui je me souviens de Florian, ce charmant homme, ce singulier présage, qui n’appartenait qu’à lui, et que le monde n’a pas soumis. Je me souviens de ce fourbe et malicieux enfant, certains l’ont compris, d’autres non, mais il ne laissait personne indifférent, cet enfant de l’ennui.

Et qui aurait il eu de mieux à faire que de se consacrer à lui, dites moi ?

J’ai toujours reconnu que je me faisais servir plus ou moins, voire légitimement en tant qu’artiste, par des travailleurs, des vrais. Par conséquent je n’ai jamais rêvé d’un monde à mon image, et cela m’aurait ennuyé outre mesure de le planifier.

Vous ne semblez pas avoir compris où réside l’art. Je vous l’ai pourtant expliqué et je vous ai expliqué que le monde ne doit pas être transformé, tout comme je vous ai expliqué qu’il n’est pas compatible avec le rêve, ne serait-ce que par ses principes géographiques et biologiques.

Il y a une chose qui a toujours raison : c’est l’inertie (raison des autres…).

Celles qui ne veulent pas me croire, n’auraient dû en vérité, jamais ne rien avoir à faire avec moi. Pourquoi diable me retrouve-je avec elles ? Par quelle drôle de circonstance ?

Des voix intérieures, des semblances, potentiellement vraies, des vérités écrites, ma cervelle entière, le fameux poème du globe et du temps… Monstre assassin.

On me déguste, mais chacun sait qu’on m’enprisonne. Je dois bien jouer le jeu. Caméléon je suis, ou libellule sur le cours d’une rivière. Voix lourde, vous vous y prenez. Nœud inextricable !

Voulez vous mourir sur la rive, vous laisser choir ?

Quand on parle en soi toutes les voix sont tues, et laissent place à un son demiurgique et continu. Il n’y a plus de voix, mais un vaste ensemble, impersonnel presque, tant il est personnel. Là est peut-être le génie.

Et c’est pour cela que tout le monde s’y perd, personne ne s’y retrouve, à part les plus avisés. Qui me comprendrait ou plutôt : qui m’entendrait ? Les plus avisé.es !

On invente toutes sortes de marionettes pour cela. Une marionette n’entend qu’une voix, et s’y laisse prendre, et mille marionettes forment une chorégraphie.

Chorégraphie de l’être, pour le génie qui se tait, et entend le son continu… La détresse !

Le secondaire releve de l’éducation didactique, l’université développe le sens critique. Merci de ne pas me juger à l’aune d’une pensée de n’importe quel élève du secondaire, quand vous n’avez pas d’esprit critique. Je suis un intellectuel. Merci.

En effet, désolé les filles, les statistiques prouvent que les femmes sont plus douées que les hommes dans le secondaire, et qu ensuite cela s’inverse. Sorry…

Vous avez bien compris ce que j’ai dit hein les chers élèves du secondaire, ça n’exclut pas qu’il y ait des femmes, très, très intelligentes, et même de plus en plus et que la donne s’inverse peut être aussi de ce côté. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

On est bien d’accord ?

Ce n’est pas en faisant un nouveau monde qu’on obtient un meilleur monde, c’est en laissant venir le monde dans ce qu’il a de meilleur et se rétablir par lui-même. Toutes les logiques de progrès dénaturent le monde et font n’importe quoi de lui. On désire tant trouver ce qui a toujours existé que cela en parait absurde. Il aurait suffit d’agir normalement avec ce monde, il suffit d’agir normalement.

On n’impose pas non plus à des gens ce monde là qui existe pour tous s’ils n’en ont pas l’envie. Tout dégénère ainsi, en jouant avec le monde. Ce sont des hommes et des femmes qui jouent avec ce monde. Leurs idées et leurs visions n’auraient jamais dû dépasser un stade de bon sens, plutôt que de l’envenimer avec des considérations égoïstes.

Les meilleurs comme moi en ont été exclus, littéralement. On m’a exclu du monde, et maintenant l’on cherche à le bâtir à partir de moi. Mais n’avez vous pas compris que ce monde est celui qui part d’une exclusion ? Qu’allez donc vous faire de si sombre ? Ca n’aurait pas pu être plus simple entre nous ?

Et je ne vous parle même pas de l’autre.

On peut absolument tout adapter et faire tout dire selon ses intentions. La sagesse consiste à partager les opinions diverses et à les prendre en compte.

Je ne peux pas me calmer darling tu comprends, il y a un feu en moi, un feu noir, un feu bouillant, un feu que vous voulez aspirer, il y a un beau feu, bouillonnant, un si beau feu, un feu mélancolique, un feu qui aime les paysages et la douceur, un feu de fleuve et de colline, un feu haletant et pur.

Je veux que mon feu se souvienne, je ne veux pas qu’il soit seulement un feu. Le feu épuise, je veux qu’il soit le terroir, qu’il soit la fantaisie, une enfance dans un homme, une étable dans une prairie. Ce sont les arcs et les poutres qui doivent bouillonner. On ne fait rien de bien en faisant du mal.

Je veux qu’il devienne cette grande pâture, ce grand ensemble, cette grande architecture. Je veux qu’on respecte les personnes, je ne veux pas qu’on les convoque au tribunal, je veux que soient les cours et les maisons grâcieuses, qu’un nuage enveloppe les flammes et que seulement subsiste un matin dans la stricte rondeur des pâturages.