L’onde

août 5th, 2024 § 0 comments § permalink

Je suis un élément du décor, je ne sais plus très bien qui je suis. Eh oui le sujet a fusionné avec l’objet messieurs les philosophes. C’est chose faite. Quand je suis près d’une tuile je suis une tuile, près d’une porte en bois je suis une porte.

Il n’y aurait que quelque colère pour me réveiller du monde, mais je ne veux plus y penser. On m’a abandonné, et je suis une partie du décor. Je suis un sans domicile fixe de l’âme. Il paraît parfois que je suis connu, mais peu importe.

J’aime assez l’idée qu’on me voit. Après tout ça me donne un peu d’existence. Mais on ne me voit pas toujours dans les meilleurs moments, à moins que ma vie entière soit filmée. On parle de moi à ce qu’il paraît.

Oh la belle onde du cosmos, la belle onde de la terre, tu ne m’as pas oublié. C’est à toi que j’appartiens. J’appartiens à une chose inachevée, je suis un élément de matière. On m’a trahi, je ne suis plus rien, je suis la gouttière.

Voix.

août 5th, 2024 § 0 comments § permalink

Il y a plusieurs voix en moi. Elles tournent ensemble, ce sont des personnes et des entités, parfois qui entrent à heure fixe. Elles sont positives, pour reprendre votre lexique. Et justement elles me permettent de ne pas être négatif, c’est à dire d’être tenace dans le positivisme, ou négatif tout court.

Ces voix, on pourrait dire qu’elles se rencontrent et se séparent. Elles sont étanches et poreuses. Mais je ne m’en souviens plus. Il y a des no man’s land entre elles, vous savez, quand on n’est pas soi.

Comment pourrais je m’établir durablement quelque part ou avec quelqu’un avec autant de voix et de no man’s land, où planter mon drapeau, où payer ma demeure ? Car elles ne crient victoire, ou plutôt elles sont la victoire sur le tiraillement.

Il me faudrait des centaines de maisons et des centaines de compagnes. Le paradis n’a jamais été un lieu fixe. Le paradis est mouvant, avec même des enfers. C’est le lieu de Dante, le lieu de la comédie. Non vous savez il y a plus de trois demeures.

Les mots en l’air.

août 5th, 2024 § 0 comments § permalink

Accepter la différence, s’ouvrir à l’autre, ô combien cela sont des mots en l’air nullement pratiqués. Moins ils sont pratiqués par une personne, plus on y croit. Comment pourrait on croire à un tel discours ? C’est une honte pour l’humanité.

Quand rien de cela n’est pratiqué – la différence est le pouilleux, le malade, le fou, l’estropié – mais que des peureux dans leur bastion les professent, professent leur pensée unique et traquent les dissidents, quand rien ne se pratique mais s’isole seulement… Quand tout cela est bâti, la construction est difficile à démanteler.

Accepter la différence, s’ouvrir à l’autre, qui pratique cela ? Moi pas énormément, et pourtant je parle à toutes sortes de gens, j’en vois de toutes sortes et fais avec, car je connais l’extérieur. Mais ces mots là sont des mots en l’air si souvent.

Ces mots là désirent un nivellement, un aplanissement, une uniformatisation. On accepte la différence à condition qu’elle entre dans un processus d’égalisation, lentement, progressivement. Je pense que ces discours désirent tous la même chose face à la peur : qu’on obéisse, qu’on nous ressemble, qu’on soit les mêmes.

Where am I?

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