Poésies de l'un des plus grands Français de l'Histoire.

Il y avait une planète là oui, tout le monde regardait les étoiles mais moi une planète, je regardais une planète, ocre, dans le ciel, parce qu’elle était plus accessible, elle était plus vraie, plus crayeuse, on la sentait presque, en fait je sentais la rouille de mes volets et je la pensais celle de la planète. Je voulais y vivre.

Je voulais me fondre dans ce plasma crayeux, dans cet ocre, cela devait être spongieux comme du papier calciné, il devait y avoir des couches tendres et effilochées, je voyais ma planète comme cela, je la fixais un peu elle avait l’air grosse et mouvante, de bouger un peu, et puis un point fixe gros et lumineux.

Je ne croyais plus du tout aux étoiles depuis longtemps, je laissais les gens s’extasier devant mais moi seule ma planète me fascinait, et ces gens là m’ennuyaient, de quoi se ressourçaient-ils avec leur oh et leur ah, leurs propos convenus. Je pensais à ma planète crayeuse et un homme dit oh là regardez. Ils regardèrent ma planète. L’homme voulut faire de l’esprit et dit une chose que je ne savais pas sur ma planète.

Je partis ensuite. De toutes façon les planètes ne sont pas habitables.

Tout le brouhaha qu’on a annoncé sur la fin de la religion et la pensée de la finitude, ou la pensée moderne était du flan. Ce qui a anime les croyants comme les athées est exactement la même chose.

J’ai horreur du tragique de la finitude, je trouve cela vulgaire et suffisant. Je sais ce que j’aime précisément, c’est dix fois mieux et je vais en parvenir à la conclusion que vous n’êtes pas foutu de le comprendre ou de le vivre avec moi.

Je n’aime ni la joie de la religion, ni la joie du tragique tel qu’on nous le vend, je trouve cela merveilleusement ennuyeux. Je ne pourrais pas vous dire ce que j’aime, mais je trouve tout nul. Je sais pas moi, mon sens du tragique ne se représente pas, je n’en fais pas des tonnes avec ça, je le vis simplement.

J’adore être seul oui, ça se passe exactement comme je le veux, et ça me fait chier après de ne plus être en phase avec les autres pour des raisons que j’ignore totalement.

Florian observe ce que voudraient être les autres et le devient.

En fait Florian a peur de la vulgarité, il ne comprend pas du tout comment toutes ces stars peuvent se pavaner devant des millions de gens en restant elles-mêmes, c’est un grand mystère pour lui. Ce qui tombe bien parce qu’il n’est pas le moindre du monde un musicien ou un chanteur mais un écrivain.

Il se demande aussi parfois comment il a bien pu toucher ce monde là auquel il ne connait strictement rien, ne serait-ce que dans la réalité des faits. Enfin tout arrive dans une vie. Il n’est pas acteur non plus et ne pourrait pas le faire. Il déambule dans sa chambre et dehors, jamais trop loin depuis 25 ans.

Il n’est pas si étonné de tout ça quelque part car il sait qu’il incarne quelque chose de syncrétique propre à tout cela. Il a plus confiance en lui qu’avant avec tout ce qui lui est arrivé et se sent moins isolé. Il sait qu’il peut plaire mais il a peur que tout s’effondre comme vous le savez. Il serait incapable de vivre avec une personnalité du monde de la musique ou du cinéma car cette vie ne lui correspond pas du tout mais une personne d’avantage « posée » évidemment.

D’ailleurs Florian n’est pas beau, on ne peut pas dire qu’il soit beau, ou bien il est beau et laid à la fois, oui c’est bien cela il est monalisien, il est laid et beau, le monde l’a traversé oui, il est expressif, ou bien très tendu quelques fois à l’intérieur. Son huawey l’embellit et avec le temps il a tendance a avoir un visage bouffi et gâteux qui ne correspond pas du tout à l’image qu’il veut donner de lui.

Oui c’est un branleur qui se met en scène, un usurpateur un peu, il pisse plus haut que son cul, quand il n’est plus lui il n’est plus grand chose du tout, mais je dois reconnaitre qu’il s’en sort bien, qu’il a des ressources cachées, monalisiennes encore, comme si elles venaient du fond de l’art ou d’une ambivalence.

Il est très sérieux aussi et très rigoriste parfois, on a même dit de lui que c’est un névrosé obsessionnel et non un narcissique. Il se mène la vie dure disent certains et a besoin de cette rigueur, sinon il ne s’en sortirait pas. Mais vous savez c’est lui-même qui m’a dit qu’on ne dépense jamais autant d’énergie que lorsqu’on déprime.

Oui c’est bien Florian, c’est bien lui que j’ai vu affalé sur son lampadaire. C’était lui, à une heure tardive, il regardait le vide, il était comme une écharde dans cet univers mais il avait oublié, il avait tout oublié et contemplait une ivresse qu’il y avait en lui.

Je le revois encore, près de ce lampadaire, les jambes croisées, en effet il dégageait quelque chose, quelque chose qui peut attirer des malheurs ou de la violence, quelque chose d’épuré, comme s’il était un nuage, un nuage éventré où de l’acier était entré.

Oui il était beau, brinquebalant et figé. Un peu fou, on aurait dit un fou un peu, que fixait-il, une ivresse ou un malheur, un paradis perdu, un paradais reconstitué ?

Oui que regardait-il ?

En fait Florian est parfaitement normal et peut mener une vie classique.

Florian est chiant à en mourir, c’est un pisseur, un emmerdeur de première classe. Dès que ça ne va pas, il te le fait remarquer ou déprime que les gens soient cons et pas à sa hauteur.

Même si les gens les plus distingués au monde se consacrent à lui, il continuera à te faire chier à en mourir, toujours plus, jusqu’à ce qu’il ait ce qu’il peut difficilement avoir.

Mais sa chimère est sublime, et le monde le lui a rendu. Florian lui en est très reconnaissant même s’il a du mal à le lui dire.

J’ai toujours préféré le « Méfiez vous des préjugés » de Chirac au « Il faut vaincre ses préjugés » de Mitterrand.

Florian est un être de pure sociabilité, mais sa sociabilité est tellement lumineuse et profonde qu’il s’évade, à travers les bois, à travers la splendeur. Le monde entier n’arrive pas à lui adresser la parole pour des raisons qu’il ignore. Il lui tourne autour et jamais ne vient le voir.

Parfois Florian pète un câble, c’est compréhensible, mais là encore il essaye de se dépasser, car il est toujours présent, toujours ouvert, toujours humain, comme disent les vieux radoteurs maçons ou autres. Il est grandiose, trop grand pour ce monde.

Ce qu’il y a c’est qu’il est éminemment apaisé, détendu, ouvert à l’autre et à la parole, contrairement à tous ces racontars, notamment les maçons. Il est tellement ouvert et progressiste qu’il accepte tout le monde comme il est, le préjugé n’a jamais existé en lui, donc il n’a pas besoin de le combattre.

En plus il est juste drôle et stimulant. Florian est une bombe de stimulation, et on ne sait trop d’où vient une telle stimulation, une telle grandeur, un tel bouillonnement. Il l’a acquis lui-même, il est un enfant divin comme on dit, et comme ont été surpris de l’apprendre sa famille Y COMPRIS sa famille en Allemagne et ailleurs.

Voilà, Florian est une bombe de stimulation. Il est équilibré et équanime, il se reprend tout le temps. On s’est adapté à lui autour de lui, dans sa famille, il leur a transmis ce qu’il est.

Mais il aime se faire driver c’est vrai, ce n’est pas un meneur.

Vous ne voudriez pas lui faire du mal ?