juin 30th, 2024 § 0 comments § permalink

MAL-ÊTRE

Elle te succède toujours, quand tu pars
Dériver sur le flanc du mal être
Un hêtre s’éprend de toi

Tu souffres affreusement de ce salpêtre
Qui touche à tes lèvres comme les guêtres
Mortes de ta vie entière

Tu touches le surplus qui s’entache à tes lèvres
Tu envenimes la toison superflue
Des femmes qui te portent à ton terme

De la nuisance et de l’origine de l’espoir (je m’amuse à faire du Cioran)

juin 29th, 2024 § 0 comments § permalink

Le plaisir de la plupart des êtres humains repose sur la nuisance. Leur affection, leur sympathie pour autrui n’est effective que s’ils peuvent lui nuire et lui enlever une part de lui-même. C’est un principe de sociabilité. On accepte une personne à condition qu’elle soit des siens, c’est-à-dire diminuée, improductive et confuse. C’est pour cette raison également que des stars se protègent, parfois de manière ridicule, afin qu’on ne puisse leur porter atteinte. Mais leur art est diminué dès lors sans qu’ils s’en rendent compte, et seuls les écorchés qui finiront dans un cercueil n’auront pas subi cette diminution. Ou alors, s’ils parviennent à un âge certain, c’est au prix d’une nuisance publique et de tristes pitreries affichées envers le monde et les gens en général.

On peut nuire également pour le simple plaisir, pour s’exprimer, sans désirer autre chose que cela, nuire à une personne, peut-être aussi car on sait qu’on ne pourra l’obtenir. Nuire devient alors un passe-temps, une prostitution parfois réelle, un unique moyen d’expression face à son sentiment d’impuissance. Quand une personne est hors d’atteinte de manière loyale, on peut lui nuire autant qu’on veut et autant qu’on a peu de chose à sacrifier, car on est sans espoir. Méfiez-vous des stars, pour encore me reporter à elles, qui veulent semer l’amour à travers le monde : c’est parce qu’elles sont hors de portée de la nuisance. Mais regardez-les quand on leur met une chiquenaude, et vous verrez comme le monde entier en pâtira pendant des mois (je plaisante).

L’entièreté des relations peut alors reposer sur la nuisance, sur les interactions des uns et des autres envers ce principe. Tantôt on se réfugie là, tantôt ailleurs, tantôt on pense cela et tantôt ceci. Tout cela forme des maillons du grand tout de la nuisance. On se précipite vers le calme, ou bien la frénésie, selon qu’on a subi telle ou telle nuisance. On s’agrippe à des parois ou bien on saute dans le vide. On s’efforce d’aimer ou de haïr, mais tout provient de ce principe humain de nuire. Car nuire fait du bien et du mal. Car nuire est un naturel chez les uns, et une injustice chez les autres. On se dépêtre dans la nuisance, faisant parfois des sermons, d’autres fois des discours de haine. On s’amuse à nuire à son tour, on fait de la morale, on juge quelle nuisance en est une et quelle n’est est pas une. Et puis, vieillissant, on ne pense plus qu’à nuire ou totalement désespéré, on raconte n’importe quoi, faisant passer des vessies pour des lanternes.

C’est ainsi qu’est né l’espoir, la croyance selon laquelle l’homme ne puisse plus nuire à l’homme, et qui a causé de très grands dommages, c’est ainsi qu’on est passé de la guerre entre tribus aux guerres mondiales, espérant faire passer la paix dans le monde entier. Cet espoir que l’humain ne veuille plus nuire est passé par toutes sortes d’idées, parfois intéressantes, parfois ahurissantes et grandiloquentes. La science n’est jamais parvenue à promettre que l’homme ne veuille plus nuire, ayant probablement abandonné cette idée au fil de ses recherches, mais elle promet seulement de l’augmenter, sans se demander si la nuisance sera plus forte encore. Certains s’appuient sur elle pour en proposer la fin définitive. Mais ce qui est définitif est sans doute la plus grande des violences, la plus grande des nuisances. Si seulement l’espoir était personnel et non partagé, il y aurait moins de dégâts. Mais cet espoir personnel, chez la plupart des gens, ne produit que de la nuisance autour de soi, du sacrifice pour l’un, ayant abandonné soi même la nuisance pour celle d’un autre.

Idéalisme et matérialisme.

juin 28th, 2024 § 0 comments § permalink

Être un rêveur idéaliste et être tout de même un réaliste, voilà une formule assez absconse. Mais qui signifie bien, si l’on met un décodeur, que le rêve et l’idéalisme ne sont pas assumés, qu’ils ont un besoin de matérialisme qui annule leur portée. Ce syndrome Anglo Saxon, si jamais il était bien explicité, signifie dans certain cas une vision parfaitement binaire du monde où le rêve et le réalisme sont radicalement écartés et n’ont pas d’accointances entre eux. Il n’y a pas de mesure dans cette formule, d’interaction avec le cosmos et le monde, mais une division fondamentale, quelque chose d’irrésolu et d’improductif, une binarité ancienne. Se rattraper dans le matérialisme le plus strict et sévère, c’est un peu le contenant qui détruit le contenu, un contenu, trop fort, trop pur qui doit être annulé. Une méconnaissance de soi à savoir résoudre ses problèmes et être entier, une manie. Cette manière là d’annuler ce qui n’a pu être vécu de supérieur, en se rattrapant sur le matérialisme, voilà le signe d’une personnalité inaccomplie. Car préciser qu’il faut être réaliste, c’est nier le réel qui n’a pas pu avoir lieu, c’est le haïr, et évidement l’envier chez l’autre qui a du réel en lui, de l’immanence. C’est une solution basique face au manque de cohérence en soi, une certaine violence. Ce besoin de matérialisme ou de lumière est le signe d’une condition irrésolue, d’un handicap à communiquer avec le monde.
Et qui aurait eu besoin de préciser qu’il faut savoir être réaliste, seuls les fous les plus éloignés du réel et de l’entendement ont perdu peut être un certain réalisme. Par conséquent voilà ce qu’il y a de plus désenchanteur, voilà ce qui discrédite toute forme de rêve idéaliste, de ne savoir apporter un bonheur réel, une autonomie en soi pour qui le rapport au réel est évident.
Le monde ne s’ouvre pas de cette manière là, mais s’ouvre et se referme successivement, ne laissant pas de trace en soi, une manière d’être habité et de se sentir investi par le monde. Il est inquiet et instable, le contenant prend le dessus sur le contenu. La matière annule la charge d’un prétendu rêve. Cela ressemble à un jeu absurde où l’on obtient jamais ce que l’on veut, où l’on prétend des savoirs avant de les perdre et où l’horizon est une idée plutôt qu’un sentiment.

(10 : 25)

juin 25th, 2024 § 0 comments § permalink

CERVIDES

J’aime les bois des cervidés seulement
Les bois mentaux et souverains
Pas ces bois stéréotypés

J’aime les bois souverains des bêtes
Les bois qui frappent de la tête
Je n’aime pas vos bois sereins

Vos bois alignés comme des crânes
Non j’aime la vie de ces bêtes
Qui vous tiennent tête

juin 25th, 2024 § 0 comments § permalink

LA VAGUE

Je prends ma vague qui est le tsunami
Et je m’ennuie quand la vague est partie
Je m’ennuie quand la vague se dissipe

Vais-je m’en sortir, vais-je prendre la vague
Qui me conduira au paradis déconstruit
Au pays du loisir où tout est comme tu es

Vers quelle plage vais je m’échouer
Qui va prendre la vague de plein fouet
Récolter le désir éclaboussé de la vague

Je divague, en attendant

juin 20th, 2024 § 0 comments § permalink

LE BONHEUR

Des âmes aimantes qui errent
Parfois grandissent dans le salpêtre
Et explosent à la gueule de Dieu

Car je l’ai radié si bien du bonheur
Que des souricières de plaisirs autres
Ont levé sa main et sa vengeance

J’ai radié les dieux qui persévéraient
J’ai emporté des ustensiles notoires
Ce sont eux mes dieux à présent

L’espérance est plus radieuse parfois
La bouillie et l’outrance, les piquants
Amollissent et créent des espaces

juin 20th, 2024 § 0 comments § permalink

UN NOUVEAU BONHEUR

Votre Dieu n’autorise que des bonheurs adoucis
Parfaitement diminués mais laissant place pourtant
A de rares beautés et de grandes poésies

Mais cela voyez vous je n’en ai pas tout à fait voulu
Des soirs spirituels où le vent tourne
Il manque une chose désirable ou orgastique

Bannie de tous et de toutes. Et pourtant c’est votre monde
C’est votre grand amour et toute votre vie
Ce sont vos expériences et vos déboires

Mais vous êtes toujours à la merci de ce Dieu
Vous êtes beaux et belles, vous allez bien ensemble
Vous ne semblez pas toujours avoir compris

L’extase et la narcolepsie sont parfois en dehors
Des plaisirs qu’on juge mauvais existent
En dehors de Dieu. Et pourtant le panel est très large

Certains se demandent même si cela ne fait pas
Toujours partie en ces occurrences du monde de Dieu.
Je pense que non, cela n’est pas, c’est de l’athéisme ?

Peut-être mais je ne suis pas sur non plus. Les athées
Se font chier et n’ont pas tous l’air ou bien
De souffrir ou bien d’avoir des plaisirs dits mauvais

Vous savez cela n’est en rien une licence. Je ne parle
En rien de ces plaisirs-là. Mais de la drogue sans doute
Cela doit être cela. Et encore…

juin 13th, 2024 § 0 comments § permalink

L’emprise de l’incertain succombe
Aux gouttes qui se lèvent en ce matin
A la prairie de vertèbres et la semblance
D’une querelle venant des esprits lointains

La page se lève dans la tournure du livre
L’écornure des vêlages bat le plein silence
La salade se mange avec les demi-teintes
Des œillères qui fondent sur ton bassin

La sève déborde de ces nids de poule
Qui absorbent les tessitures des foules
Il pleut sur la ville dans un esprit d’avril
Tourmenté comme une grâce changeante

(28 / 04 / 24)

juin 10th, 2024 § 0 comments § permalink

L’AMI IMAGINAIRE (N. ou R.)

Le coude du paysage et la cordée
Des ailes ploient dans la vérité il baigne
Des auréoles d’avenirs confondus

Le passé trempe dans le vin qui décuve
Le silence est l’or des étuves il n’y a rien
Que le coude et la cornée de la route

Il n’y a rien qu’une ivresse qui reste
Et le seul émoi de se voir envahie
Par des fumées mécaniques et célestes

Ils passent ensemble par ce si subtil
Par l’éclosion de deux personnages historiques
Par l’amitié qui a drainé des foules

Ils ne sont pas antagonistes, ils reflètent
Des expositions et des coups qu’ils feront
Ils sont l’amitié la plus brillante

Dans le chemin que j’avais pris seul aussi
Seul selon que j’en avais terminé
Et qu’une vie nouvelle apparaissait

Le blanc transpose des armes évanouies
La route est conquise par la fin des hostilités
Ou bien une civilisation éteinte

Cela est si doux qu’il vient des lignées
Mais des arpèges fusionnent avec l’aval
Et les tendres machinations ont cessé

C’est le lot de ce qui n’est plus létal
Ce qui n’est plus rien qu’une virilité
De transparaitre dans le lait dur

De vendre du grain à l’éternité

juin 2nd, 2024 § 0 comments § permalink

Quand Charlotte dort

Des pics-verts brisent la glace
Et des élans dominent la vallée
Des rouges à lèvres s’endorment

Des vautours tournent la ronde
Des amérindiens se déguisent
Des beautés se transforment

Des saoulards rentrent chez eux
Des mains tiennent des outils
Des oiseaux de nuit disparaissent

Des ancolies prennent l’air
Des devoirs trainent au sol
Des vipères lèchent des membres

Des scorpions se font déguster
Par des renards des sables mignons
Des aborigènes dorment aussi

Des mers roulent, des forêts
Puisent des rayons solaires
Des chats lèchent leur derrière

Des tempêtes se forment
Des lisières s’oublient
Des rats pissent dans des hangars

Des chants géorgiens résonnent
Des tapisseries sont immobiles
Des ouvriers mangent un sandwich

Des requins dorment à cette heure
Des poissons frétillent
Les pêcheurs font le métier le plus difficile

Des patrons donnent des ordres
Des automobilistes se vengent
Des bourgeois jouent les durs

Des scolopendres circulent
Des quartiers difficiles s’animent
Des cités radieuses s’épanouissent

Quant à moi je suis subjugué
Par ces antennes irréelles
Quand je te vois dormir

Where am I?

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