Archives Mensuelles : décembre 2013

0

LES TROIS NUITS J’appris que j’allai mourir. On m’orienta vers un hôpital mais je passai encore trois nuits à domicile. Ces trois nuits, après chaque angoisse du jour, chaque interminable étranglement de l’esprit qui me noyait la pensée, ces nuits les dissipèrent en m’épargnant tout esprit mortifère. Je laissai ouvert la fenêtre, juste au côté […]

0

DES CRABES Des crabes morts, prêts à être passés au cribleDes crabes montés sur des filetsDes crabes entassés dans un seauDes yeux de crabe hypertrophiés et mortsDes antennes de crabes tristes qui tisonnent d’autres crabesDes pinces ventrues, ramenées à leur corps, leur cœur de crabeLa bonne chair de crabe, si subtile combinaisonDes fonds de mer […]

0

Le cynisme s’annulera dans les bouffées antiseptiques du thym, les tranches de maquis, nuances vertes et oranges, qui ont la nuit des qualités de sommeil égales au tranchant du jour. Le cynisme ou l’entièreté des routes de goudrons, des chemins de traverse jusqu’à leur point de rupture, saturation qui n’a jamais été que ce même […]

0

Ci-gît ici la pénombre les mains mangeuses la substance qui décélère le père mange avec ses mains le repas du fils une colère vive un sillon égoïste ce qui se défend d’exister mange d’un œil de pigeon les lobes de son fils le sexe béant dans son cerveau les haines ouvertes par l’orgasme de mort […]

0

CHIRICO La sensation opère dans le blocDe béton natifLes distances s’étirent jusqu’où piqueL’anonyme qui les a vues naître Nourri par le sable et les gravillonsNourri par le liant de cimentQui lentement lui ont plombé la cervelleLentement lui ont fait assimilerLa parfaite solitude où il s’est collé Ni le temps ni rien n’altèrent la textureDe l’océan […]

0

Cela est inique. Tout d’abord les béances de la nuit, l’ivresse qui la jaunit et la brûle. Les trous de la nuit, pleins à mourir de breuvages et de ce rêve que je vais vous expliquer. Ce rêve n’en est pas tout à fait un. Les vôtres, tôt ou tard, se trempent dans les masses […]

0

CAPITALE Capitale déserte, immense foyerOù seul bouge un remugleFantôme pris dans les chaines du videTournant au poteau fait de nuitLa grisaille qui s’achèveVertèbres où grésillentComme des insectes les transversalesEchouées d’une tourSentiment fiévreuxBattant les artères comme un balle errante

0

CONFINEMENT Profonde et pleine d’électricitéProfonde électricitéPleine de courantDangereuse et meurtrièreElectricitéProfonde et connectiveElectricité mutiqueCourant d’électrons électriques EPILOGUE Tu es toute trempéeTu ruissellesJe t’effleure, passe mon majeurSur ta culotte tremblanteTu baignes dans cette eau collanteUne sueur ancienne de frustrationS’y noieEt te tyrannises